Grand Palais
15 - 16. 02. 2020 Grand Palais
A l’occasion du Salon du dessin et de la peinture à l’eau, j’exposais avec le groupe Usk Paris en février dernier au Grand Palais. Nos dessins se trouvaient au niveau de la mezzanine, juste tout à côté du très bel et grand escalier de ce lieu magique.
L'ouvrage en fer forgé est monumental et me rappelle l’Opéra de Vichy, ses balcons tout en courbes et volutes ouvragées.
Il est déjà tard quand je démarre mon dessin et la lumière baisse progressivement. En plus de la complexité des détails, je ne vais plus pouvoir rester bien longtemps. C’est l’heure de l’apéro sur le stand Urban Sketchers. Marion Rivolier me taquine : Après 12 heures et demi tu n’as toujours pas fini ?
J’avais prévu d’en rajouter encore, de me perdre dans les méandres du labyrinthe doré. Mais la vie est là. Peut-être est-il temps de sortir de mon espace de papier et rejoindre les autres ?"
Restos du Cœur
La bande dessinée de Kek à laquelle j'ai contribué est sortie en mars aux éditions First !
Une très belle chronique sur "Un coin d'humanité" par Jean-Christophe Ogier sur France Info.
Depuis le déconfinement, je me rends tous les mardis soir à la distribution des Restos du coeur de paris sur le site des Invalides.
Deux de mes amis d'atelier, Arthur de Pins et Kek, y sont bénévoles depuis un moment.
Et Kek fait part de cette expérience humaine forte dans un très beau projet de bd à la fois juste, sensible et plein d'humour, publié en partie sur son blog.
J'étais très heureuse quand il m'a proposé de l'accompagner sur ce projet en venant dessiner sur place.
Ces dessins montrent assez simplement un moment (1h30-2h environ chaque semaine) de distribution et de partage.
L'humanité fragile et digne… tant que possible.
Au bout de quelques semaines, j'ai pu commencer à parler un peu plus aux bénéficiaires.
Une femme très touchante et passionnée d’histoire de l’art avec qui j’avais discuté la fois d'avant me raconte qu’elle a été aujourd’hui même voir l’expo Harper’s Bazar au Musée des Arts Décos qui vient de réouvrir.
Un autre avec qui on évoque Berlin de ce 23 juin qui serait il y a 80 ans environ l’unique visite en France et aux invalides en particulier d’un homme sans humanité dont on aimerait oublier le nom... D’autres cherchent des masques, un sac de couchage, du rab...
Certains sont très marqués. D’autres pourraient tout à fait être des voisins, des collègues, nos amis..
Carnet de tournage
"37 minutes de Ronin quand même !"
Du 18 au 21 juin 2020, j'ai suivi l'entrepreneur et conférencier Jérôme Adam sur ses terres natales pour un "Carnet de tournage" dans les vignes champenoises et la fôret de Verzy.
C'est là que se sont tournées les scènes sans doute les plus intimes de son documentaire sensible, nécessaire et émouvant : « Tout pour être heureux ? » qui évoque la problématique de l'addiction, de la drogue et du suicide. Cédric son frère aîné, y a succombé, après 20 ans de combat. Le documentaire interroge avec pudeur, intelligence et force frères et sœurs face à cette descente aux enfers.
Mon travail consistait à suivre l'équipe de tournage (parfois plus rapide que l'éclair, surtout quand il ne s'agissait que de plans "d'illustration") et faire le making off en dessins de cette aventure humaine. J'aurai appris une ribambelle de nouveaux mots et expressions (Ronin, Slider, enroulé…) liées au métier dont la mécanique, la logistique et le timing sont aussi exaltantes que précises et complexes.
Une cinquantaine de dessins ont donc été réalisés pendant ces 4 jours et feront l'objet d'une publication ultérieure.
Produit par J'en crois pas mes yeux, il est réalisé par Olivier Fély-biolet et mis en lumière par Xavier Dolléans Anaïs Andreassian, Thomas Journal, sans oublier le travail de l’ombre de la scripte Emilie Delaunay et d’ambiance de Victor Loeillet au son.
Une énergie formidable et de très belles rencontres ! Sans oublier la photographe Olivia Gay, Alexis Olas au drone.
Les repérages se poursuivent à Barcelone avant d'aller à Bordeaux et de revenir à Paris, sans doute pour une autre session de tournage à suivre en dessins…
La vue de Bézenet
10. 06. 2019 Bézenet
Patrick m’avait dit que la vue de Chaussenoire à Châteldon lui faisait penser à celle de Bézenet, le petit village où son père avait ses racines et une très jolie maison de campagne sur la colline. C’est sur le seuil de cette maison, devenue la sienne, que je réalise ce dessin.
Je voulais lui offrir un peu du bleu de cette terre familiale pour l’accompagner à Paris.
Lutter contre la disparition, d’un parent, d’une histoire, d’un passé.
Tout en écoutant Guy Savoye confier à Eva Bester ses remèdes à la mélancolie, je contemple et suis les tours et détours de cet arbre dont les branches croulent généreusement sous le poids des feuilles et des ans.
Ce paysage est calme, apaisant, le clocher au loin sonne l’heure.
Pour nous, de rentrer. De couper, et laisser couler le bleu.
Carreaux Vichy et Mister Z.
31. 08. 2018 Vichy
Je profite d’une courte après-midi pour aller à une dédicace de Monsieur Z à l’Office du tourisme. Il y a du monde, ça défile pendant une bonne heure et demie à dessiner sur les affiches qu’il a faites de la ville.
Il raconte qu’il a fait Estienne, travaillé dans des agences de pub. Qu’aujourd’hui il fait surtout des affiches et de l’animation. Qu’il a des agents qui s’occupent de lui trouver des clients et des galeries. Qu’il aimerait bien avoir plus de temps pour les projets personnels…
Comme ça dure un moment, je décide de dessiner d’autres gens qui attendent et choisis un journaliste à l’Allier qui porte les couleurs de la ville !
Curieux, il vient me voir et ses collègues, un peu jaloux, se mettent à plaisanter : « Y’en a qui sont meilleurs à croquer alors ? ». En tous cas, sans Denis Chervaux, je n’aurai sans doute pas croisé aussi tôt la route de la maison d’Albert Londres et de l’œuvre de son association.